Fatma Ben Abda, Ingénieur en informatique et experte dans les énergies renouvelables, occupe le poste de « responsable principal de l’énergie distribuée » à la Banque Africaine de Développement (BAD). C’est une banque multilatérale de développement en Afrique rassemblant les pays régionaux et des pays non régionaux. Fatma Ben Abda est responsable d’identifier et développer des opportunités d’investissement au profit des énergies renouvelables distribuée en Afrique dans les secteurs public et privé. Ses tâches incluent la gestion de projets et programmes, la gestion des transactions financières, la mobilisation de ressources et l’établissement de relations avec les clients.
Comment négocier avec la BAD des projets de Développement Durable dans les pays d’Afrique ?
« Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social » (Site de la BAD). Elle finance les projets de Développement Durable dans les secteurs publics et privés.
La BAD suit un code d’éthique dans ses investissements, les équipes de projet veillent au respect des clauses du code d’éthique.
Par ailleurs, pour un développement durable, la BAD assure entre autres que les projets développent des mesures de gestion environnementale et sociale et d’atténuation du changement climatique ainsi que le renforcement de l’intégration du genre. Par ailleurs, les projets veillent aussi à assurer le transfert de connaissances et technologies vers ces Etats en développement.
La négociation des projets tient compte de critères bien précis et bien définis à l’avance auxquelles toutes les parties prenantes doivent se conformer. Parmi lesquels l’évaluation de l’impact :
- L’aspect sociétal et environnemental, à titre d’exemple, pour financer le projet d’installation d’une centrale électrique, la banque doit s’assurer qu’aucune partie prenante ne soit lésée (propriété du terrain, emplacement géographique, écosystème, etc.) ;
- économique ;
- des externalités positives (le nombre de job créé, type de job, impact sur le genre, etc.) ;
- des conséquences sur le changement climatique ;
- des capacités du pays à honorer ses dettes
- des études de faisabilité techniques, économiques, environnementale et sociales pour chaque projet ;
- des sessions de dialogue entre les acteurs du secteur concerné.
Dans les projets des énergies renouvelables distribuées, la Banque veille à donner une chance aux entreprises locales de participer aux projets. Par exemple, une multinationale doit recruter des techniciens locaux ou les former pour assurer par la suite la maintenance et le relais, assurer un transfert de connaissance.
La visibilité et la transparence sont très importantes. Pour cela, on se base sur des rapports sociaux et environnementaux qui sont publiés sur le site de la banque, afin que l’ensemble de la population affectée soit informée. Tout acteur peut consulter le site et prendre connaissance de tous ces aspects.
Avec quelles parties prenantes la BAD négocie-t-elle ?
Tout dépend de la nature du projet. Dans le cadre d’un projet public, la banque négocie avec d’abord les gouvernements. En général, avant de s’adresser à la banque, les gouvernements ont leurs stratégies dans un secteur considéré. Pour développer un projet on se réfère à la stratégie de la BAD et la stratégie de l’Etat. Ces deux éléments justifient l’engagement de la BAD dans un certain projet.
Ensuite, il y a des missions de dialogue avec les ministères de l’énergie et les acteurs dans le secteur. L’analyse d’un projet commence par les études de faisabilité technique, les études environnementales et sociales dans lesquelles on intègre l’impact sur le changement climatique. Les études sont à plusieurs perspectives. Dans le secteur des énergies renouvelables distribuées, on s’intéresse aussi aux bénéficiaires finaux du projet et à leur pouvoir d’achat. Il faut souvent répondre au dilemme de la viabilité économique du projet et la faible capacité d’achat des ménages qu’il faut souvent combler par des subventions. La BAD coopère aussi avec d’autres organisations de développement ainsi que des fonds d’investissement pour mobiliser ces subventions et cofinancer ces projets. Dans le projet s public, on exige un minimum de participation au budget du projet par les Etats afin qu’ils puissent s’approprier le projet.
Le contrôle de la réalisation du projet se fait grâce à des mesures très strictes. Il y a un contrôle annuel ou biannuel et un contrôle à la fin du projet.
Chaque responsable de la BAD s’attache à remplir sa mission avec l’objectif de contribuer au Développement Durable des pays d’Afrique, cela devient un enjeu induit par une conscience profonde de l’importance de cette contribution et de son impact durable. Quand on monte un projet dans un pays africain, il faut s’assurer que ce dernier va réellement contribuer à l’essor du pays. Le travail de l’équipe de projet consiste à convaincre tous les acteurs par des argumentaires basés sur des études scientifiques, des références, des indicateurs, etc. Tout doit être justifié.
Le fait d’être une cheffe de projet femme, impacte-t-il le cours des négociations ?
En fait, je ne peux pas dire s’il y a une différence entre les hommes et les femmes en soi. Mon approche dans les négociations est la recherche de consensus. J’essaye toujours de trouver un terrain d’entente. Cela n’empêche pas que dans le cas où je me trouve face à des négociateurs compétitifs, je suis une position plus ferme afin d’empêcher l’enlisement dans des formes de négociation stérile. L’essentiel c’est d’être à la bonne distance avec les autres parties prenantes même quand il s’agit de négociation avec les Etats. Il est important de se rappeler que la négociation concerne les enjeux du Développement Durable et non ses enjeux personnels ni d’ailleurs ceux de son vis-à-vis.
Fatma Ben Abda, Ingénieur en informatique et experte dans les énergies renouvelables, occupe le poste de « responsable principal de l’énergie distribuée » à la Banque Africaine de Développement (BAD). C’est une banque multilatérale de développement en Afrique rassemblant les pays régionaux et des pays non régionaux. Fatma Ben Abda est responsable d’identifier et développer des opportunités d’investissement au profit des énergies renouvelables distribuée en Afrique dans les secteurs public et privé. Ses tâches incluent la gestion de projets et programmes, la gestion des transactions financières, la mobilisation de ressources et l’établissement de relations avec les clients.
Comment négocier avec la BAD des projets de Développement Durable dans les pays d’Afrique ?
« Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social » (Site de la BAD). Elle finance les projets de Développement Durable dans les secteurs publics et privés.
La BAD suit un code d’éthique dans ses investissements, les équipes de projet veillent au respect des clauses du code d’éthique.
Par ailleurs, pour un développement durable, la BAD assure entre autres que les projets développent des mesures de gestion environnementale et sociale et d’atténuation du changement climatique ainsi que le renforcement de l’intégration du genre. Par ailleurs, les projets veillent aussi à assurer le transfert de connaissances et technologies vers ces Etats en développement.
La négociation des projets tient compte de critères bien précis et bien définis à l’avance auxquelles toutes les parties prenantes doivent se conformer. Parmi lesquels l’évaluation de l’impact :
Dans les projets des énergies renouvelables distribuées, la Banque veille à donner une chance aux entreprises locales de participer aux projets. Par exemple, une multinationale doit recruter des techniciens locaux ou les former pour assurer par la suite la maintenance et le relais, assurer un transfert de connaissance.
La visibilité et la transparence sont très importantes. Pour cela, on se base sur des rapports sociaux et environnementaux qui sont publiés sur le site de la banque, afin que l’ensemble de la population affectée soit informée. Tout acteur peut consulter le site et prendre connaissance de tous ces aspects.
Avec quelles parties prenantes la BAD négocie-t-elle ?
Tout dépend de la nature du projet. Dans le cadre d’un projet public, la banque négocie avec d’abord les gouvernements. En général, avant de s’adresser à la banque, les gouvernements ont leurs stratégies dans un secteur considéré. Pour développer un projet on se réfère à la stratégie de la BAD et la stratégie de l’Etat. Ces deux éléments justifient l’engagement de la BAD dans un certain projet.
Ensuite, il y a des missions de dialogue avec les ministères de l’énergie et les acteurs dans le secteur. L’analyse d’un projet commence par les études de faisabilité technique, les études environnementales et sociales dans lesquelles on intègre l’impact sur le changement climatique. Les études sont à plusieurs perspectives. Dans le secteur des énergies renouvelables distribuées, on s’intéresse aussi aux bénéficiaires finaux du projet et à leur pouvoir d’achat. Il faut souvent répondre au dilemme de la viabilité économique du projet et la faible capacité d’achat des ménages qu’il faut souvent combler par des subventions. La BAD coopère aussi avec d’autres organisations de développement ainsi que des fonds d’investissement pour mobiliser ces subventions et cofinancer ces projets. Dans le projet s public, on exige un minimum de participation au budget du projet par les Etats afin qu’ils puissent s’approprier le projet.
Le contrôle de la réalisation du projet se fait grâce à des mesures très strictes. Il y a un contrôle annuel ou biannuel et un contrôle à la fin du projet.
Chaque responsable de la BAD s’attache à remplir sa mission avec l’objectif de contribuer au Développement Durable des pays d’Afrique, cela devient un enjeu induit par une conscience profonde de l’importance de cette contribution et de son impact durable. Quand on monte un projet dans un pays africain, il faut s’assurer que ce dernier va réellement contribuer à l’essor du pays. Le travail de l’équipe de projet consiste à convaincre tous les acteurs par des argumentaires basés sur des études scientifiques, des références, des indicateurs, etc. Tout doit être justifié.
Le fait d’être une cheffe de projet femme, impacte-t-il le cours des négociations ?
En fait, je ne peux pas dire s’il y a une différence entre les hommes et les femmes en soi. Mon approche dans les négociations est la recherche de consensus. J’essaye toujours de trouver un terrain d’entente. Cela n’empêche pas que dans le cas où je me trouve face à des négociateurs compétitifs, je suis une position plus ferme afin d’empêcher l’enlisement dans des formes de négociation stérile. L’essentiel c’est d’être à la bonne distance avec les autres parties prenantes même quand il s’agit de négociation avec les Etats. Il est important de se rappeler que la négociation concerne les enjeux du Développement Durable et non ses enjeux personnels ni d’ailleurs ceux de son vis-à-vis.