Chef de projet numérique, expert en webmarketing et transformation digitale, Anthony Grolleau-Fricard est Co-Président d’Angoul’loisirs, association de Jeunesse et d’Education Populaire. Cette association, administrée par des parents bénévoles, gère des centres de loisirs sur plusieurs communes. Elle organise le Festival International du Film de Prévention Citoyenneté et Jeunesse qui permet chaque année pendant trois jours de découvrir gratuitement à la Rochelle les films réalisés par des jeunes à l’intention des jeunes du monde entier (www.festiprev.com/presentation/).
Comment associer de multiples parties prenantes internes et externes autour d’un projet associatif ?
Un projet associatif vit grâce à l’engagement individuel et collectif de personnes physiques et morales, de bénévoles, de salariés, d’associations partenaires, d’institutions et d’élus locaux. Il doit s’inscrire dans des réseaux sociaux physiques autant que virtuels. Pour susciter l’engagement, le soutien, à tout le moins la sympathie, pour ne serait-ce qu’exister, il est impératif que le projet associatif communique, engage la conversation avec ses membres, actuels ou futurs, face connaître ses valeurs, ses actions.
Autrement dit, il doit porter le leadership sur ce qu’il fait pour intéresser, convaincre et rayonner.
Or, c’est loin d’être simple. La communication s’est complexifiée avec la multiplication des plateformes et des outils mais aussi avec le peu de temps de disponibilité des différentes cibles et la nécessité de publier régulièrement, de gérer des communautés en ligne, d’engager la conversation tout en étant sur le terrain. Sans oublier le risque de perdre le contrôle de ses contenus, de subir le fameux « bad buzz ». La problématique est la même pour beaucoup d’entreprises, de marques ou d’institutions. Mais la différence tient au fait que le monde associatif dispose souvent de moyens exsangues. Etre visible coûte cher en temps, en ressources et en argent.
La mutualisation de ressources humaines peut-être une solution. C’est le choix qu’a fait Angoul’Loisirs pour développer sa présence virtuelle, pour coordonner la publication et le partage des contenus produits par les salariés, les bénévoles et les membres.
De quelle manière une stratégie digitale permet-elle aux associations de faire entendre leurs voix face aux pouvoirs publics ?
La relation aux pouvoirs publics est capitale pour le succès d’un projet associatif. Dès lors, élus et partenaires institutionnels doivent être traités comme une cible particulière. Il faut mettre en place une stratégie de communication institutionnelle permettant de renforcer le lien, valorisant les partenariats, l’usage des dotations et la saine gestion de l’association.
Mais il faut aussi communiquer auprès des membres et des publics cibles sur les actions communes avec les partenaires institutionnels, rendre visible ces partenariats, partager des contenus de ces partenaires, voire coconstruire avec eux des publications et actions de communication.
Tout cela ne peut que renforcer la relation et permettre de faire entendre sa voix.
Quand la relation est plus orageuse, moins positive, disposer d’une vraie stratégie de communication, être capable d’informer et de mobiliser ses membres et ses publics via les réseaux sociaux, envoyer des newsletters, disposer d’un site internet vivant et dynamique, diffuser des actualités et de communiqués de presse, c’est créer un rapport de force moins déséquilibré. Or, pour joindre ses membres, pour les informer et les mobiliser, il ne faut pas attendre la situation de crise. Il faut que les outils et les stratégies soient en place, que les communautés soient fortes et que les partenaires identifient bien la capacité de communiquer de l’association. Cela prend du temps. Malheureusement quand on est en situation de crise, on a souvent peu de temps et on subit l’urgence, la crise, les agendas des partenaires et il est très difficile de mobiliser autant que de communiquer.
En quoi le leadership partagé pratiqué au sein de l’association est-il un atout dans les négociations ?
Lorsqu’un vrai collectif a pu être créé, lorsque les publics cibles sont informés, lorsque les membres sont mobilisés, lorsque la posture globale de l’association est l’ouverture et le dialogue, le conseil d’administration et sa cellule exécutive (bureau, couple directeur/président, comité exécutif, etc.) sont renforcés dans leur légitimité. Le danger pour les élus & responsables associatifs c’est clairement de ne représenter qu’eux-mêmes et d’évoluer en vase clos.
La stratégie de communication digitale fait des élus associatifs les représentants d’une communauté agissante qui comprend les enjeux économiques de l’association, qui partage ses valeurs, qui soutient son projet associatif. Forcément, dans la négociation, ceux qui négocient au nom de leurs membres avertis et de leurs publics sensibilisés ont plus de poids. Ils représentent des citoyens engagés.
Mais je crois que cela implique d’aller au bout de la démarche ; c’est-à-dire d’être transparent avec ses membres, de les informer à différentes étapes des négociations et de ne pas hésiter à les consulter aux moments clés. Les consulter, bien sûr, mais aussi leur expliquer le plus clairement possible pourquoi la cellule exécutive ou le conseil d’administration recommande telle ou telle prise de position ou décision. Cela veut dire aussi être capable d’entendre toutes les voix, d’accueillir toutes les divergences d’opinion.
Chef de projet numérique, expert en webmarketing et transformation digitale, Anthony Grolleau-Fricard est Co-Président d’Angoul’loisirs, association de Jeunesse et d’Education Populaire. Cette association, administrée par des parents bénévoles, gère des centres de loisirs sur plusieurs communes. Elle organise le Festival International du Film de Prévention Citoyenneté et Jeunesse qui permet chaque année pendant trois jours de découvrir gratuitement à la Rochelle les films réalisés par des jeunes à l’intention des jeunes du monde entier (www.festiprev.com/presentation/).
Comment associer de multiples parties prenantes internes et externes autour d’un projet associatif ?
Un projet associatif vit grâce à l’engagement individuel et collectif de personnes physiques et morales, de bénévoles, de salariés, d’associations partenaires, d’institutions et d’élus locaux. Il doit s’inscrire dans des réseaux sociaux physiques autant que virtuels. Pour susciter l’engagement, le soutien, à tout le moins la sympathie, pour ne serait-ce qu’exister, il est impératif que le projet associatif communique, engage la conversation avec ses membres, actuels ou futurs, face connaître ses valeurs, ses actions.
Autrement dit, il doit porter le leadership sur ce qu’il fait pour intéresser, convaincre et rayonner.
Or, c’est loin d’être simple. La communication s’est complexifiée avec la multiplication des plateformes et des outils mais aussi avec le peu de temps de disponibilité des différentes cibles et la nécessité de publier régulièrement, de gérer des communautés en ligne, d’engager la conversation tout en étant sur le terrain. Sans oublier le risque de perdre le contrôle de ses contenus, de subir le fameux « bad buzz ». La problématique est la même pour beaucoup d’entreprises, de marques ou d’institutions. Mais la différence tient au fait que le monde associatif dispose souvent de moyens exsangues. Etre visible coûte cher en temps, en ressources et en argent.
La mutualisation de ressources humaines peut-être une solution. C’est le choix qu’a fait Angoul’Loisirs pour développer sa présence virtuelle, pour coordonner la publication et le partage des contenus produits par les salariés, les bénévoles et les membres.
De quelle manière une stratégie digitale permet-elle aux associations de faire entendre leurs voix face aux pouvoirs publics ?
La relation aux pouvoirs publics est capitale pour le succès d’un projet associatif. Dès lors, élus et partenaires institutionnels doivent être traités comme une cible particulière. Il faut mettre en place une stratégie de communication institutionnelle permettant de renforcer le lien, valorisant les partenariats, l’usage des dotations et la saine gestion de l’association.
Mais il faut aussi communiquer auprès des membres et des publics cibles sur les actions communes avec les partenaires institutionnels, rendre visible ces partenariats, partager des contenus de ces partenaires, voire coconstruire avec eux des publications et actions de communication.
Tout cela ne peut que renforcer la relation et permettre de faire entendre sa voix.
Quand la relation est plus orageuse, moins positive, disposer d’une vraie stratégie de communication, être capable d’informer et de mobiliser ses membres et ses publics via les réseaux sociaux, envoyer des newsletters, disposer d’un site internet vivant et dynamique, diffuser des actualités et de communiqués de presse, c’est créer un rapport de force moins déséquilibré. Or, pour joindre ses membres, pour les informer et les mobiliser, il ne faut pas attendre la situation de crise. Il faut que les outils et les stratégies soient en place, que les communautés soient fortes et que les partenaires identifient bien la capacité de communiquer de l’association. Cela prend du temps. Malheureusement quand on est en situation de crise, on a souvent peu de temps et on subit l’urgence, la crise, les agendas des partenaires et il est très difficile de mobiliser autant que de communiquer.
En quoi le leadership partagé pratiqué au sein de l’association est-il un atout dans les négociations ?
Lorsqu’un vrai collectif a pu être créé, lorsque les publics cibles sont informés, lorsque les membres sont mobilisés, lorsque la posture globale de l’association est l’ouverture et le dialogue, le conseil d’administration et sa cellule exécutive (bureau, couple directeur/président, comité exécutif, etc.) sont renforcés dans leur légitimité. Le danger pour les élus & responsables associatifs c’est clairement de ne représenter qu’eux-mêmes et d’évoluer en vase clos.
La stratégie de communication digitale fait des élus associatifs les représentants d’une communauté agissante qui comprend les enjeux économiques de l’association, qui partage ses valeurs, qui soutient son projet associatif. Forcément, dans la négociation, ceux qui négocient au nom de leurs membres avertis et de leurs publics sensibilisés ont plus de poids. Ils représentent des citoyens engagés.
Mais je crois que cela implique d’aller au bout de la démarche ; c’est-à-dire d’être transparent avec ses membres, de les informer à différentes étapes des négociations et de ne pas hésiter à les consulter aux moments clés. Les consulter, bien sûr, mais aussi leur expliquer le plus clairement possible pourquoi la cellule exécutive ou le conseil d’administration recommande telle ou telle prise de position ou décision. Cela veut dire aussi être capable d’entendre toutes les voix, d’accueillir toutes les divergences d’opinion.